Faux avis de consommateurs sur Internet : une affaire d’Etat… à la consommation

Après le débat sur les faux avis de consommateurs fin 2010 (la deferlante yelp aux US), c’est au tour de secrétaire d’Etat à la consommation de se saisir du dossier. En effet, des enquêtes sont en cours sur plusieurs aspects du commerce électronique, notamment les plateformes de réservation de voyages en ligne et les faux avis de consommateurs sur internet, a annoncé vendredi le secrétaire d’Etat à la Consommation Frédéric Lefebvre.

« Il faut vraiment s’attaquer au secteur qui fait commerce des faux avis de consommateurs sur internet », a déclaré M. Lefebvre lors d’une visite au Centre de surveillance du commerce électronique CSCE) de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF), à Morlaix (nord-ouest).

Une autre « enquête spécifique sur les pratiques déloyales dans le secteur de la réservation d’hôtels en ligne » a été lancée en décembre 2010, a précisé M. Lefebvre.

« Certaines plateformes internationales de réservation en ligne ont développé des pratiques préjudiciables, tant au consommateur -par exemple, de fausses informations leurs sont délivrées en termes de prix, de classement ou de notoriété- qu’aux professionnels qui subissent des pratiques restrictives de concurrence », a-t-il dénoncé.

Quatre grands acteurs du secteur, dont les noms n’ont pas été dévoilés, sont dans le collimateur de la DGCCRF, qui devrait rendre un premier bilan d’étape à la fin du premier trimestre, a ajouté Nathalie Homobono, sa directrice générale.

Le CSCE, qui emploie 25 personnes à Morlaix et dix dans d’autres villes de France, a effectué en 2010 10.766 contrôles sur près de 8.400 sites, soit près de 10% des sites marchands français, afin de vérifier s’il respectaient la législation.

La majorité des infractions constatées (33%) concerne un manque d’information, notamment sur le droit de se raviser après un achat en ligne. Viennent ensuite l’absence de certaines mentions obligatoires sur la société vendant produits et services (19%), puis des allégations mensongères ou de fausses promotions (12%).

La plupart des sites se sont mis en conformité après avoir reçu un avertissement, et pour les récalcitrants, 270 procès-verbaux avec amende ont été rédigés en 2010.

M. Lefebvre a par ailleurs annoncé qu’il ferait des propositions au Garde des sceaux afin que les personnes ou sociétés envoyant des spams par email puissent être punies par des sanctions administratives.

Affaire à suivre…